L’Association « Familles de nos Villages » vient d’éditer un livre intitulé : 

« Les Familles de Essegney »

 

Toutes les personnes ayant vécu dans le village de 1692 à 1942 y sont répertoriées,

regroupées au sein de leur famille avec une présentation sommaire du village. 

 

Ce document de 360 pages est vendu au prix de 38,00 €.

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Sur la Rive Droite de la Moselle, le long de la départementale 32, Essegney est la premier village à la sortie de Charmes,si proche du chef-lieu de canton que les deux territoires s’imbriquent l’un dans l’autre. D’ailleurs, de Charmes à Essegney, les pavillons se succèdent sans interruption jusqu’aux premières maisons du village.

Au XIIe siècle, Essegney s’appelait Ausiniacavilla. Il devient Enseingneis en 1309 (Bibliothèque Nationale). Assigney en 1570 (Archives de Meurthe-et-Moselle), Essigney en 1656 (Sanson). Il y aurait eu à Essegney en 1438, un hôpital fondé par Waltin ou Wautrin, gouverneur de l’hôpital de Nancy. Par une ordonnance de René II, le duc accordait au gouverneur le droit de pêcher en Moselle, pour lui et ses malades, et celui de se fournir en bois de chauffages en forêt pour les besoins de l’établissement. Par une convention de 1521, ratifiée par Yolande de Savigny, les gens de Charmes et d’Essegney ne pouvaient défricher les bois sans le consentement des seigneurs d’Essegney : « Ils jouiront toujours de la moitié des usufruits des dits bois tant vifs que morts, pour leurs nécessités ». A la suite d’une pétition de 1666 Charles IV accorda à Essegney la paisible jouissance de ces bois ainsi que celle du bois Banny, avec défense aux officiers de Charmes de les troubler à l’avenir. charmes avait sans doute tendance à abuser de son autorité.

Les barons de Thumery étaient seigneurs d’Essegney, une seigneurie qu’ils partagèrent en 1737 avec François de l’Espée, et en 1748 avec Léopold de Saint-Privé. La dernière vivante de la famille de Thumery habitait encore Essegney en 1881. Leur demeure, une belle maison de maître, existe encore à droite, à l’entrée du village. Son imposant portail est orné de boulets tirés contre Toul par l’armée prussienne lors du bombardement de 1870.Les membres de la famille de Thumery étaient souvent sollicités pour être parrains et marraines aussi bien à Charmes qu’à Essegney, ce qui laisse à penser qu’ils jouissaient d’une grande popularité ; ils ne furent d’ailleurs pas inquiétés pendant la Révolution, signe qu’ils étaient très aimés dans leur village. Après les de Thumery vinrent les de Gourcy, qui résidèrent peu de temps à Essegney. Par la suite la maison devint la propriété de Monsieur Dupray qui fut aussi maire de la commune.

L’abbesse de Saint-Goeryc d’Epinal jouissait du tiers de la dîme pris dans les deux autres tiers qui étaient pour le vicaire de Florémont ; celui-ci avait tout la dîme d’agneaux, de cochons de lait et de laine et le tiers des grosses dîmes ; le régent d’école percevait la dîme de la 3e charrue et le Chapitre de Florémont prélevait le reste. Les habitants d’Essegney devaient annuellement le jour des plaids, une rente dite La Pargée de 2 francs 6 gros ; une autre de 12 deniers était assignée sur la loge des drapiers de Charmes bâtie au ban d’Essegney : chaque conduit devait en outre par an au domaine 6 deniers pour la vênerie de Chatel.

C’est en 1692 que les actes d’état civil furent régulièrement enregistrés par Bernard Gérard, curé de Charmes. La paroisse était administrée en alternance par le vicaire de Charmes et celui de Florémont, et par les Pères Capucins de Charmes. L’église, d’après Vital Collet, daterait de 1728 et aurait été construite par l’abbé Galland, curé de Charmes. Félix Vazemmes pense qu’il y avait auparavant une chapelle seigneuriale, les dates des actes d’état civil étayeraient cette hypothèse. Au spirituel Essegney dépendit d’abord du doyenné de Jorxey, avant d’être annexe de Charmes. l’église dédiée à saint Pierre mérite une longue visite afin d’y admirer un merveilleux ensemble du XVIIIe siècle : reliquaires, boiserires, stalles, chaire, fonts baptismaux, confessionnaux, une œuvre d’une extraordinaire finesse d’exécution. Recouverte d’une gangue de peinture pendant des lustres, elle doit d’avoir retrouvé sa beauté première à l’abbé Lapoirie, curé d’Essegney, qui entreprit de la décaper, travail long, minutieux et difficile, mais quel résultat ! Rendons ici hommage à ce prêtre-artiste qui redonna à ce superbe ensemble Louis XV sa splendeur d’origine. Autre admirable pièce, le calvaire, lui aussi débarrassé de son badigeonnage par les soins de l’abbé Lapoirie. Le Christ est en albâtre blanc veiné de gris et d’ocre, comme la Madeleine agenouillée au pied de la Croix qu’elle tient embrassée, dans une attitude de ferveur douloureuse, un groupe où s’exprime toute la souffrance humaine avec la majesté de Dieu, écrit le chanoine Laurent.

 Il n’y a plus de curé à Essegney ; d’ailleurs le presbytère a été vendu.

Dans les rues du village il y a quelques belles fontaines, qui témoignent qu’Essegney a toujours été largement approvisionné en eau, et cela continue grâce aux sources et surtout à ce curieux étang-entonnoir appelé la Morfosse. Cette énorme excavation a une profondeur en son milieu de quinze mètres et une superficie de un ha. Les réservoirs de captage sont construits en bordure. De la Morfosse sort un ruisseau appelé « de la Grand’Fontaine » qui se jette dans la Moselle après avoir traversé en souterrain une partie du village.

La proximité de la Moselle a incité la commune à aménager sur ses bords un superbe plan d’eau constitué de plusieurs étangs, c’est le royaume des pêcheurs.

Essegney a toujours son école construire en 1880. Elle compte aujourd’hui 5 classes de primaire qui accueillent 60 élèves.

Le chiffre de la population de 1700 à nos jours décrit une courbe ascendante constante, très caractéristique de l’excellente santé du village :

1710….37 habitants – 1830…385 habitants – 1867…490 habitants – 1977…651 habitants – 1991…739 habitants – 2014…725 habitants.

Essegney compte plusieurs écarts. La Maison du Bois d’abord, située comme son nom l’indique à l’orée de la forêt entre Charmes et Damas. Ce hameau de quelques maisons avait sa ferme (brûlée en 1904) et son café : chaque année le lundi de la Pentecôte les habitants de Charmes et des environs venaient y festoyer ; c’était une fête populaire avec concert, bal publique, dans une ambiance créant une joyeuse panique, mais comme en ce temps là les déplacements se faisaient à pied ou à bicyclette, tout le monde rentrait « saucé ». Ferme et café ont disparu, et aussi la fête de la Maison du Bois.

Autre écart, qui lui aussi a son histoire, le Cimetière des Anglais ; il date de la Grande Guerre. Un hôpital militaire de campagne avait été installé par les Anglais dans la prairie voisine de la Maison du Bois, où étaient soignés les blessés et les malades ; beaucoup sont morts, et furent enterrés sur place dans cet espace boisé. Les tombes toutes identiques et blanches, parfaitement entretenues sont alignées derrière le mur de clôture.

Enfin dernier écart, proche de Charmes, les Casernes. Elles furent bâties en 1870 sur ordre des autorités militaires prussiennes pour loger leurs militaires, puis elles furent abandonnées en 1873 après que la France eut acquitté sa dette. A la Grande Guerre elles servirent d’hôpital militaire, aujourd’hui elles ne sont plus que ruines.

La commune d’Essegney possède un beau capital « forêt », 302 ha au Bois du Ban.

Terminons par un bref retour au passé pour parler d’un événement de la vie quotidienne à Essegney au XVIIIe siècle : la nomination d’une matrone, autrement dit d’une sage-femme : « Election d’une sage-femme canoniquement élue en la paroisse d’Essegney le 2 Mai, 1744… Aujourd’hui Anne Voisin, femme de François Delorme, âgée de 53 ans a été élue dans l’assemblée des femmes et a prêté le serment ordinaire entre nos mains, conformément au rituel de ce diocèse – signé Toussaint – Curé ».

Autre temps, autres mœurs. Le vote des femmes, un sujet qui n’a trouvé sa conclusion qu’au XXe siècle, et pourtant, certaines votaient déjà au XVIIIe siècle…avant ces Messieurs !

                                                                                                                                      (Extrait du livre « Entre Fermes et Clochers » aux éditions Musartois)

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